Claudegrand

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La Présidence de la République ordonne aux administratifs à tous les niveaux de prêter main-forte à la CNTB

Le Chef de cabinet civil du Président de la République, Alain Guillaume BUNYONI a adressé une lettre marquée « très confidentiel » au Ministre de l’Intérieur dont l’objet est : « Recommandations urgentes ». Selon des sources dignes de foi, la lettre vient d’être écrite au cours de la semaine du 1er avril 2013. Cependant, la Présidence de la République l’a antidatée le 07/12/2013.

 

Cette lettre marquée « Très confidentielle » a été adressée au Ministre de l’Intérieur Edouard NDUWIMANA avec Copie pour Information au 1er Vice- Président de la République. Nous aimerions vous proposer l’intégralité de ladite lettre pour plus de clarifications :

 

« Monsieur le Ministre,

 

Compte tenu des rumeurs actuelles qui minent l’action de la Commission Nationale Terre et autres Biens dans différentes provinces du Burundi, nous voudrions vous demander d’Instruire les administratifs à tous les niveaux pour qu’ils prêtent main-forte à la CNTB, surtout pendant l’exécution des décisions prise par celle-ci pour assurer la restitution des biens spoliés.

 

Vous voudrez ensuite mobiliser les administratifs à tous les niveaux à sensibiliser la population que le processus de restitution effectuée par la CNTB reste sans nuances, et qu’ils doivent aussi servir d’exemple dans la restitution des biens des sinistrés en leur possession. Ils doivent aussi promouvoir la culture de respect des biens de l’Etat et ceux d’autrui, et veiller à la bonne gestion de la chose publique.

 

En outre, vous voudriez présenter un programme concret de retour des déplacés intérieurs sur leurs collines d’origine comme c’est le cas pour les réfugiés qui rentrent de l’extérieur.

 

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de notre considération distinguée. »

 

Suite à cette lettre de la Présidence de la République, le Ministre de l’Intérieur a adressé une correspondance à tous les gouverneurs de provinces et au Maire de la ville de Bujumbura, avec copie pour information au 1er Vice- Président de la République. La lettre est datée le 19/12/2012, mais nos sources précisent qu’elle a été écrite le 03/04/2013.

 

Voici l’intégralité de la correspondance n°530/1753/CAB/2012 du Ministre de l’Intérieur aux gouverneurs et au Maire de la ville, avec copie à Monsieur le Chef de Cabinet Civil du Président de la République :

 

« Madame, Monsieur le Gouverneur,

   Monsieur le Maire,

 

Suite aux rumeurs qui minent actuellement l’action de la Commission Nationale Terres et autres Biens dans différentes provinces du Burundi, il vous est demandé d’instruire les administratifs à tous les niveaux pour qu’ils prêtent main-forte à la CNTB, surtout pendant l’exécution des décisions prise par celle-ci pour assurer la restitution des biens spoliés.

 

Aussi, les administratifs à tous les niveaux doivent être mobilisés pour sensibiliser la population que le processus de restitution effectuée par la CNTB reste sans nuances, et qu’ils doivent aussi servir d’exemple dans la restitution des biens des sinistrés en leur possession. Ils doivent aussi promouvoir la culture de respect des biens de l’Etat et ceux d’autrui, et veiller à la bonne gestion de la chose publique.

 

Veuillez agréer, Madame, Monsieur le Gouverneur, Monsieur le Maire, l’assurance de ma considération distinguée. »

 

En analysant de très près les deux correspondances, l’on constate que l’exécutif ne se soucie pas d’une justice véritable envers tous les fils et filles du pays. Aujourd’hui, les gens crient à l’injustice et au travail de la CNTB qui s’écarte visiblement de la mission réconciliatrice, qui, pourtant devait la caractériser cette commission. Une mission recommandée par les Accords d’Arusha signés le 28/08/2000.

 

La façon dont travaille actuellement la CNTB et soutenue par la Présidence de la République risque de faire perdre des biens aux citoyens. Alors que le fonds d’indemnisation des victimes n’est pas mis en place. Il serait plutôt sage pour la Présidence de la République de recommander la prudence de la CNTB dans son travail pour éviter de nourrir une injustice au sein des classes sociales burundaises. Une injustice qui risquer de constituer une bombe à retardement. En effet, si la CNTB continue à exécuter les ordres de tels qu’elle les reçoit, les violences ethniques risquent de refaire surface au Burundi. Et les dégâts risquent d’être très énormes… Que nos dirigeants sachent que demain ou après demain, ils répondront de ces injustices qu’ils créent, ces frustrations qu’ils alimentent…

 

 

 

 

 



04/04/2013
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