Claudegrand

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Articles divers


Le peuple burundais condamné à mort

Grève sauvage des médecins ce matin. Le service minimum est suspendu. Aucun hôpital public n'est ouvert, car les médecins restent à la maison. Les malades par longues chaînes sont désespérés. 

 

Ce lundi 11 mai 2009 la grève des médecins qui a débuté le 24 mars vient d'aboutir à la suspension du Service minimum. Qui dit service minimum, signifie l'assistance aux malades hospitalisés, soigner les accidentés et autres blessés, les femmes qui accouchent, soins des bébés, etc. Dès ce matin, ces services sont arrêtés pour une durée indéterminée selon le communiqué des médecins : « jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. » Un médecin avait estimé dernièrement que si le service minimum est suspendu, au moins 350 personnes par jour vont mourir. Cette mesure a été prise, selon les médecins, parce qu'ils n'attendent plus rien du Gouvernement après les propos du chef de l'Etat, Pierre Nkurunziza à Gitega et à Karuzi où il a dit que les médecins ne sont pas les seuls travailleurs importants. Pour Nkurunziza, les médecins ont besoins des magistrats et des policiers. S'il y aura de l'argent, il sera partagé par tous les fonctionnaires.

 

Après avoir entendu la décision des médecins, le Gouvernement burundais a sorti un communiqué où il met en garde les médecins sur les conséquences néfastes de cette suspension du service minimum. Des mesures sont prises, selon Philipe Nzobonariba, secrétaire général et porte- parole du Gouvernement , pour éviter le pire. « Le Gouvernement demande aux médecins de rester chez eux. Ils ne sont plus autorisés de travailler dans les hôpitaux privés pendant cette grève. » Il a promis de faire recours aux pays voisins et amis d'envoyer des médecins pour donner un coup de main au Burundi. Il ajoute que les médecins burundais veulent refuser la mesure du chef de l'Etat de soigner gratuitement les enfants de moins de 5 ans et les mères qui accouchent.

 

Signalons que les médecins demandent de revoir à la hausse leurs salaires. Ils réclament 1 millions pour les médecins généralistes et 1,4 millions pour les spécialistes. Mais l'Etat burundais a accepté 400.000 et 500.0000Fbu par mois. Les médiateurs entre le Gouvernement burundais et les médecins, Sylvestre Ntibantunganya et Jean Marie Vianey Kavumbagu proposent 600.000Fbu pour les généralistes et 700.000Fbu pour les spécialistes. Aujourd'hui, un médecin généraliste a un salaire de base de 50.000Fbu et un spécialiste 70.000Fbu. Le conseil des ministres du vendredi 8 mai avait proposé de mettre une commission sur l'harmonisation des salaires des fonctionnaires qui aura un délai de deux mois.

 

Pour Zénon Nicayenzi de l'institution des Bashingantahe, le bras de fer ne résout rien : « Il faut que les deux antagonistes négocient véritablement pour une issue favorable » Jean Marie Vianney Kavumbagu, qui vient de montrer sa déception estime que les responsabilités seront partagées entre l'Etat et les médecins quant aux conséquences éventuelles qui suivront la suspension du service minimum. D'après Sylvestre Ntibantunganya, il faut une solution globale des salaires de tous les fonctionnaires (harmonisation des salaires) pour éviter les grèves répétitives.

 

L'on peut se poser multiples questions :

-         L'Etat sera-t-il apte à gérer parfaitement cette situation ?

-         Pourquoi y a-t-il eu beaucoup de mise en garde des médecins de suspendre le service minimum sans que l'Etat ne puisse trouver au moins une solution transitoire ?

-         Qu'a fait le ministre de la santé pour que la situation ne dégénère ? Plus d'uns trouvent qu'il allait démissionner, car il s'est montré incapable pour gérer cette situation.

-         N'est-ce pas une non assistance à une personne en danger ? Et si les familles qui vont perdre les leurs exigeaient une indemnisation, car l'Etat est garant de la santé de la population ?

-         Et les médecins, ne sont-ils pas coupables (non assistance à une personne en danger) à voir leur prestation de serment à la fin de leurs études ?

 

                                                        Jean Claude Bitsure

11/05/2009
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Les dessous de l’incendie du marché central de Bujumbura

Des « rumeurs » fusent de partout concernant les causes probables de l’incendie du marché central de Bujumbura. Des arriérés de la SOGEMARC envers l’impôt, des mobiles politiques, etc. L’important est de mettre sur pied une commission d’enquête indépendante pour établir la vraie vérité…

La matinée de ce dimanche 27.01.2013 était très noire pour le peuple burundais. Le poumon de l’économie burundaise s’éteint lentement, jusqu’à l’extinction totale. Le marché central de Bujumbura, s’ouvre tard, surtout les dimanches, puisque la plupart des commerçants sont chrétiens. Les uns se rendent dans leurs activités quotidiennes en provenance de la messe matinale. Pour d’autres, le dimanche, c’est un jour de messe et de repos, donc ils ne travaillent pas. Raison pour laquelle lors de l’incendie du dimanche, peu de choses sont sauvées car la plupart de commerçants ne sont pas présents au marché pour sauver leurs biens.

Le dimanche (jour de Dieu), devient, donc, de plus en plus noir pour les marchés au Burundi. Plusieurs marchés sont partis en fumée ces dernières années. L’on citerait notamment le marché de GITEGA, NGOZI, KIRUNDO, KAYANZA, KAMENGE, JABE, MUTAHO, etc. L’on croit alors qu’ils sont brûlés sciemment les dimanches.

Des « causes profondes » de cet incendie

Les uns commencent à assimiler l’incendie du marché central de Bujumbura aux massacres de GATUMBA du 18 septembre 2011. Pour eux, le parti au pouvoir a préparé et exécuté ce crime économique pour diverses raisons. Il aurait l’intention de brûler ce marché pour ensuite le privatiser. Et dans cette optique, les places seraient accordées à nouveau et seraient donnés aux membres du parti au pouvoir. L’objectif étant de financer le parti au pouvoir, le CNDD-FDD qui se préparerait tranquillement aux élections afin de régner sans partage. L’autre hypothèse avancée par l’opinion est qu’il y aurait une enquête politico-ethnique officieuse au marché central, et l’on se serait rendu compte que la plupart de commerçants appartiennent aux partis de l’opposition. Le pouvoir aurait donc eu écho qu’ils financent ces partis pour se préparer aux élections de 2015. D’où l’acte d’incendie, selon cette opinion.

Une autre opinion dit que le marché central de Bujumbura serait incendié par les dirigeants de la SOGEMARC. En effet, la gestion du marché central serait redevable de plusieurs milliards de francs burundais (des millions de dollars US) envers l’impôt. Et l’Office Burundais des Recettes (OBR) serait catégorique pour le paiement de cette dette. Les autorités de la SOGEMARC auraient fait recours au Maire de la ville de Bujumbura, pour qu’il puisse parler avec l’OBR dans le but de laisser tomber cette dette. Cependant, le Maire de la ville actuel serait incorruptible et aurait refusé les pots-de-vin que lui auraient donnés les autorités de gestion du marché central pour négocier avec l’OBR en leur faveur. D’où elles auraient brûlé le marché pour créer le cafouillage.

Des conséquences multiples et des solutions…

Le même jour de l’incendie de ce dimanche, les commerçants spéculateurs d’autres marchés comme JABE et RUVUMERA avaient déjà revu à la hausse les produits de consommations et autres biens à l’instar des habits. Des gens cherchent déjà à constituer des stocks de biens de consommation, avec toutes les conséquences qui s’en suivront, comme une lente sortie des marchandises des commerçants dans les jours à venir. Le marché de Bujumbura étant la centrale du commerce nationale, il est clair que la richesse du pays est en danger, sans parler de familles entières qui commencent à souffrir. L’Etat va perdre les impôts et taxes régulièrement payés par les commerçants du marché central de Bujumbura. L’autorité politique, de la police et de la documentation devrait s’investir pour décourager ces spéculateurs, en leur imposant de lourdes amendes en cas de hausse illégal des prix des produits. La population aussi devrait être sensibilisée sur les méthodes rapides de dénonciation des commerçants spéculateurs, des méthodes qui seraient arrêtées par les instances habilitées. Surtout que nous sommes un des trois pays les plus pauvres du monde, il est hors de question d’ajouter le drame au drame en fermant les yeux sur des spéculateurs. Pour ne citer que ces quelques conséquences.

Il est urgent également de prévenir de tels cas d’incendies et d’autres catastrophes. Il est très honteux que le Burundi ne dispose pas de camions extincteurs suffisants alors que des cas d’incendies ne datent pas d’aujourd’hui. C’est un problème de planning et de prévision ! Le Rwanda dispose d’un avion extincteur, qui est venu nous secourir ce dimanche quand le marché central de Bujumbura était en feu. Pourquoi le Burundi n’a pas prévu de tels outils importants ? Que va-t-il faire pour éviter que le pire ne ravage pas encore le pays comme ce dimanche noir ?

Enfin, le Burundi devrait, dans l’urgence, faire recours aux pays amis et voisins, aux organismes internationaux et régionaux, etc. afin de constituer un fonds de soutien aux victimes de cet incendie. Il faut également sensibiliser tout un chacun de faire assurer leurs biens et autres pour être remboursé en cas de dommage.

                       Jean Claude BITSURE

Journaliste indépendant


28/01/2013
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Marché de Bujumbura incendié, la vie devient insupportable

Les rues menant aux environs du marché central incendié sont bloquées. Toutes les activités autour de ce marché, aujourd’hui en cendres, sont paralysées. La faim gagne petit à petit tous les habitants de la capitale, car les prix des produits dans les marchés périphériques grimpent à vive allure. C’est la panique générale…

Bujumbura, la capitale burundaise, vit toujours l’insécurité économique après l’incendie du marché central le 27 janvier 2013. Des contingents de policiers et militaires jonchent les rues de la capitale, avec leur commandement près de la carcasse du marché central de Bujumbura. Personne n’a le droit de s’approcher du marché incendié, ni de ses environs. Toutes les avenues menant au centre ville sont bloquées. Des gens ne peuvent pas emprunter l’avenue de la mission, en provenance du Cercle Saint Michel, par exemple. Ils sont bloqués au Boulevard de l’Uprona par des hommes en uniformes très vigilants. Dans d’autres coins c’est de même. Les gares de bus sont dispersées. A titre d’exemple, les gens qui vont à Mutanga –Nord et Gihosha (Nord de la capitale) doivent aller retrouver le bus au Jardin public (commune Rohero). Ceux de Gatumba et Kajaga, la gare est à côté du principal mosquée musulman de la capitale sis au quartier asiatique, etc.

Quelques habitants de la capitale assistent impuissants à l’incendie de leur marché central

Les restaurants, les boutiques autour du marché, les magasins de téléphones, de frigos, de postes récepteurs et téléviseur, d’habits, les ateliers de coutures sur l’avenue de la mission et aux alentours du marché central de Bujumbura, les boucheries, les cybers internet, les agences des banques, etc. sont fermés. Et des milliers de familles se rationnent grâce à ces activités économiques ci-haut évoquées. Vous comprenez donc que la vie est presque au point mort dans la capitale Bujumbura.

Il y a urgence…..

….. A trouver une solution très rapide à ce problème en attendant une enquête minutieuse pour sanctionner les auteurs de ce crime. L’armée et la police devraient demander des renforts dans les pays amis pour leur fournir du matériel, dans les plus brefs délais,- et si nécessaire des agents spécialisés-, afin d’éteindre totalement et complètement le feu. Dans ce cas, les gens autour du marché peuvent vaquer normalement à leurs activités et nourrir leurs familles. Ce qui est alarmant, c’est que le gros des commerçants du marché central de Bujumbura était fait de veuves qui font vivre un à dix enfants, et payent leurs frais de scolarité, leurs soins de santé, etc. Vous comprenez également que suite à cet incendie, il risque d’y avoir des abandons scolaires, des difficultés de se faire soigner, etc. Que l’Etat fasse tout pour éviter des abandons scolaires, victimes de l’incendie. Il devrait prendre immédiatement ces enfants (de l’école primaire à l’Université, tant des établissements publics que privés) en charge, en frais de scolarité et en soins.

L’Etat devrait aussi, dans l’immédiat, contacter des bailleurs de fonds du Burundi, des pays voisins et amis, des organismes nationaux et internationaux, et toute âme charitable pour l’aider à venir en aide aux victimes de cet incendie. Sinon, le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté, 2ème génération (CSLPII) risque de devenir un vain mot. Depuis très longtemps, en effet, quand le drame arrive à quelqu’un, il approchait ses voisins pour l’aider.  N’oubliez pas que le Burundi lui-même aide ses pays amis, comme la Somalie, à sortir de la guerre. Nos amis aussi peuvent faire de même pour nous.

Le gouvernement doit également arrêter toutes les mesures urgentes possibles pour prévenir d’autres dégâts matériels et humains, non seulement au marché central, mais aussi dans d’autres endroits comme les hôpitaux, les banques, les écoles, les universités, les blocs administratifs, les habitations dans les quartiers, tant dans la capitale qu’à l’intérieur du pays. Une solution immédiate serait de se procurer des camions extincteurs suffisants. Il est, aujourd’hui surprenant d’entendre que la police de protection civile dispose d’un seul camion extincteur !

Sans une justice libre et indépendante, la vérité sera un rêve

D’autres drames ont survenu au Burundi. Depuis des années. Pour parler des cas plus récents, il y a les massacres de MUYINGA en 2006, de KINAMA (Mairie de Bujumbura), de GATUMBA (18 septembre 2011), l’assassinat d’Ernest MANIRUMVA (le 9 avril 2009), les incendies des marchés (de GITEGA, NGOZI, KIRUNDO, KAYANZA, KAMENGE, JABE, MUTAHO, etc.), les assassinats extrajudiciaires, etc. La lumière pour ces quelques dossiers n’est pas encore établie alors qu’il y a des pistes de recherche de la vérité. La justice hésite à mettre la main sur les présumés auteurs de ces crimes, qui sont, pour la plupart, des hauts gradés de la police. Si pour le marché central, il y ait des pistes de recherche et que la justice, toujours embrigadée par les autres pouvoirs, notamment l’exécutif, hésite encore à établir la vérité, il y a risque que les victimes, lassées par de répétitives impunités, puissent manifester leur colère dans les rues. Parce qu’il y a une attitude des autorités à vouloir se couvrir mutuellement.

Et si cette justice restera toujours dépendante des autres pouvoirs, surtout l’exécutif, il n’y aura jamais, dans ce pays, de vérité, l’injustice prendra toujours le devant de la scène, et le pays retournera dans cette jungle où le plus fort dévore le plus faible. Tout repose donc sur notre justice, que ces magistrats servent la population et non des intérêts individuels isolés au détriment de toute la nation.

                       Jean Claude BITSURE

Journaliste indépendant

 


29/01/2013
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