Claudegrand

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Marché de Bujumbura incendié, la vie devient insupportable

Les rues menant aux environs du marché central incendié sont bloquées. Toutes les activités autour de ce marché, aujourd’hui en cendres, sont paralysées. La faim gagne petit à petit tous les habitants de la capitale, car les prix des produits dans les marchés périphériques grimpent à vive allure. C’est la panique générale…

Bujumbura, la capitale burundaise, vit toujours l’insécurité économique après l’incendie du marché central le 27 janvier 2013. Des contingents de policiers et militaires jonchent les rues de la capitale, avec leur commandement près de la carcasse du marché central de Bujumbura. Personne n’a le droit de s’approcher du marché incendié, ni de ses environs. Toutes les avenues menant au centre ville sont bloquées. Des gens ne peuvent pas emprunter l’avenue de la mission, en provenance du Cercle Saint Michel, par exemple. Ils sont bloqués au Boulevard de l’Uprona par des hommes en uniformes très vigilants. Dans d’autres coins c’est de même. Les gares de bus sont dispersées. A titre d’exemple, les gens qui vont à Mutanga –Nord et Gihosha (Nord de la capitale) doivent aller retrouver le bus au Jardin public (commune Rohero). Ceux de Gatumba et Kajaga, la gare est à côté du principal mosquée musulman de la capitale sis au quartier asiatique, etc.

Quelques habitants de la capitale assistent impuissants à l’incendie de leur marché central

Les restaurants, les boutiques autour du marché, les magasins de téléphones, de frigos, de postes récepteurs et téléviseur, d’habits, les ateliers de coutures sur l’avenue de la mission et aux alentours du marché central de Bujumbura, les boucheries, les cybers internet, les agences des banques, etc. sont fermés. Et des milliers de familles se rationnent grâce à ces activités économiques ci-haut évoquées. Vous comprenez donc que la vie est presque au point mort dans la capitale Bujumbura.

Il y a urgence…..

….. A trouver une solution très rapide à ce problème en attendant une enquête minutieuse pour sanctionner les auteurs de ce crime. L’armée et la police devraient demander des renforts dans les pays amis pour leur fournir du matériel, dans les plus brefs délais,- et si nécessaire des agents spécialisés-, afin d’éteindre totalement et complètement le feu. Dans ce cas, les gens autour du marché peuvent vaquer normalement à leurs activités et nourrir leurs familles. Ce qui est alarmant, c’est que le gros des commerçants du marché central de Bujumbura était fait de veuves qui font vivre un à dix enfants, et payent leurs frais de scolarité, leurs soins de santé, etc. Vous comprenez également que suite à cet incendie, il risque d’y avoir des abandons scolaires, des difficultés de se faire soigner, etc. Que l’Etat fasse tout pour éviter des abandons scolaires, victimes de l’incendie. Il devrait prendre immédiatement ces enfants (de l’école primaire à l’Université, tant des établissements publics que privés) en charge, en frais de scolarité et en soins.

L’Etat devrait aussi, dans l’immédiat, contacter des bailleurs de fonds du Burundi, des pays voisins et amis, des organismes nationaux et internationaux, et toute âme charitable pour l’aider à venir en aide aux victimes de cet incendie. Sinon, le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté, 2ème génération (CSLPII) risque de devenir un vain mot. Depuis très longtemps, en effet, quand le drame arrive à quelqu’un, il approchait ses voisins pour l’aider.  N’oubliez pas que le Burundi lui-même aide ses pays amis, comme la Somalie, à sortir de la guerre. Nos amis aussi peuvent faire de même pour nous.

Le gouvernement doit également arrêter toutes les mesures urgentes possibles pour prévenir d’autres dégâts matériels et humains, non seulement au marché central, mais aussi dans d’autres endroits comme les hôpitaux, les banques, les écoles, les universités, les blocs administratifs, les habitations dans les quartiers, tant dans la capitale qu’à l’intérieur du pays. Une solution immédiate serait de se procurer des camions extincteurs suffisants. Il est, aujourd’hui surprenant d’entendre que la police de protection civile dispose d’un seul camion extincteur !

Sans une justice libre et indépendante, la vérité sera un rêve

D’autres drames ont survenu au Burundi. Depuis des années. Pour parler des cas plus récents, il y a les massacres de MUYINGA en 2006, de KINAMA (Mairie de Bujumbura), de GATUMBA (18 septembre 2011), l’assassinat d’Ernest MANIRUMVA (le 9 avril 2009), les incendies des marchés (de GITEGA, NGOZI, KIRUNDO, KAYANZA, KAMENGE, JABE, MUTAHO, etc.), les assassinats extrajudiciaires, etc. La lumière pour ces quelques dossiers n’est pas encore établie alors qu’il y a des pistes de recherche de la vérité. La justice hésite à mettre la main sur les présumés auteurs de ces crimes, qui sont, pour la plupart, des hauts gradés de la police. Si pour le marché central, il y ait des pistes de recherche et que la justice, toujours embrigadée par les autres pouvoirs, notamment l’exécutif, hésite encore à établir la vérité, il y a risque que les victimes, lassées par de répétitives impunités, puissent manifester leur colère dans les rues. Parce qu’il y a une attitude des autorités à vouloir se couvrir mutuellement.

Et si cette justice restera toujours dépendante des autres pouvoirs, surtout l’exécutif, il n’y aura jamais, dans ce pays, de vérité, l’injustice prendra toujours le devant de la scène, et le pays retournera dans cette jungle où le plus fort dévore le plus faible. Tout repose donc sur notre justice, que ces magistrats servent la population et non des intérêts individuels isolés au détriment de toute la nation.

                       Jean Claude BITSURE

Journaliste indépendant

 



29/01/2013
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